Douce France


Vendredi 13 novembre 2015. C'est une soirée normale qui a débuté pour moi, pas de sortie prévue, pas de concert, pas de verre entre potes et pas de virée photographique nocturne. Une soirée normale.
Puis en jetant un coup d’œil sur les réseaux sociaux, je remarque la publication d'un ami signalant des troubles à Paris. Par curiosité, je regarde les actualités sur les médias. 

"Fusillade en plein Paris : plusieurs morts". Hébété, je consulte l'article plus en détail. Quelque chose de terrible est en train de se produire. Les faits relatés sont encore confus, mais une chose est certaine : il y a des victimes et leur nombre ne cesse d'augmenter. Pris de dégoût face à l'horreur de cette situation, j'éteins l'ordinateur.

Le lendemain, la nouvelle tombe comme un couperet. De multiples attaques ont frappé Paris et ont fait plus de 120 morts et des centaines de blessés. Un malaise s'installe en moi, la nausée monte et une douleur me vrille le crâne... Comme tout le monde, je réagis sur les réseaux sociaux. Je partage mon indignation, ma compassion pour les familles des victimes et des blessés. Je fustige certaines réaction haineuses et récupérations politiques. Je me mêle au mouvement qui se met en place sur les réseaux sociaux et manque littéralement de me noyer dans le flot d'informations, de commentaires et d'émotions.

La douleur à la tête ne me quitte pas. Il fallait que je l'évacue. C'est alors que me vint une idée. Une idée et une image qui se sont imposées à moi alors que ma tête allait exploser de colère face à tant de bêtise et de cruauté.

Je voulais faire quelque chose, faire ce que je sais faire pour ne pas oublier. Pour garder une trace de tout ça. Il fallait que j'extériorise l'image de cette blessure à travers des photos. J'expose mon idée autour de moi, et mon appel trouve un écho auprès d'une amie modèle et d'une amie maquilleuse. Je m'aperçois alors que je ne suis pas le seul à vouloir matérialiser cette image, cette idée. Elle s'en trouve même sublimée grâce à cette synergie. 

Pendant que je retouche les photos, mon fils vient me voir comme à son habitude quand je tarde trop. Il regarde l'écran, voit l'une des photos et me dit de sa petite voix : "whoua, c'est zoliiii". Dommage que cette innocence ne dure pas éternellement, mais le mieux que je puisse faire est de lui transmettre les valeurs que m'ont transmises mes parents, et qui ont fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Un fils d'immigrés qui aime le pays qui a accueilli mes parents à bras ouverts.

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